Au début du XIVe siècle, la France est la plus puissant, le plus peuplé, le plus actif, le plus riche des royaumes chrétiens, celui dont les interventions sont redoutées, les arbitrages repectés, la protection recherchée. Et l’on peut penser que s’ouvre pour l’Europe un siècle français.
Que’est-ce donc qui fait, quarante ans après, que cette même France est écrasée sur les champs de bataille par une nation cinq fois moins nombreuse, que sa noblesse se partage en factions, que sa bourgeoisie se révolte, que son peuple succombe sous l’excès de l’impôt, que ses provinces se détachent les unes des autres, que des bandes de routiers s’y livrent au ravage et au crime, que l’autorité y est bafouée, la monnaie dégradée, le commerce paralysé, la misère et l’insécurité partout installées? Pourqui cet écroulement? Qu’est-ce dont qui a retourné le destin?
M. Druon, Quand un roi perd la France (1977), collected edition, 1232
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